« Paysan.nes de demain » est le slogan retenu cette année pour la 20ème édition de Lurrama.

Sur nos territoires, les paysans, en charge d’une multitude de fonctions, sont le ferment d’un monde rural, d’une campagne, d’un pays vivant ! La présence de la jeunesse, dans ce secteur comme dans les autres, est la garantie d’un dynamisme et d’un avenir possible.

Le projet d’agriculture paysanne mis en avant au salon de Lurrama repose, sur des fermes et des paysans nombreux. Ces derniers sont les artisans de ce modèle agricole.

En opposition au modèle industriel et spécialisé qui promeut l’agrochimie, le machinisme à outrance, la concentration des terres dans les mains d’un nombre réduit de gros exploitants, l’agriculture paysanne cherche constamment à maintenir les fermes à taille humaine, les pratiques économes en lien avec la nature, la production de qualité rémunératrice. Inévitablement, cette voie est plus exigeante en main d’œuvre.

La fonction première des paysans est de produire de la nourriture de qualité pour la population locale. Mais, au-delà de cette noble action, les paysans jouent également différents rôles bénéfiques pour le bassin de vie.

De part leur pratique, ils façonnent et entretiennent le paysage : l’élevage et le plein air dessinent les prairies, les haies, les forêts, les montagnes. Ils occupent l’espace et contribuent à ancrer des familles et de l’emploi non délocalisable sur l’ensemble du territoire, et notamment dans des lieux enclavés.

Les effets positifs s’en suivent : attractivité du territoire, développement d’activité économique et services, maintien d’une vie culturelle, développement du tourisme etc. Tous les maillons de la chaîne se nourrissent mutuellement et les petits villages continuent de vivre.

Aujourd’hui pour 1 paysan actif, on peut compter 6 à 7 emplois indirects.

Le Pays basque s’est souvent fait remarquer par un secteur agricole original. L’agriculture paysanne est majoritairement en place ici et le Pays Basque a su se doter d’outils et de règles pour s’engager dans cette voie et faire vivre les fermes : démarches collectives de qualité, réseau dense avec les consommateurs, diversification des productions, travail avec la nature, associations d’accompagnement…

La situation agricole est meilleure que dans d’autres régions. Le nombre d’installation de jeunes demeure encore important et ce secteur séduit encore un certain public. On comptabilise 200 à 225 installations par an au Pays Basque Nord et 75 % ont moins de 40 ans.

Ces bons points, ne doivent cependant pas occulter l’évolution inquiétante que connaît le monde paysan. Au Pays Basque Nord, nous avons perdu 15% des exploitations entre 2010 et 2020 et 57% des exploitations entre 1970 et 2020. La taille moyenne des fermes augmente et la moyenne d’âge des chefs d’exploitation approche des 50 ans.

Les enjeux de renouvellement pour demain sont cruciaux et le défi à relever immense mais atteignable. En coordonnant et synchronisant l’ensemble des forces vives du territoire, du monde agricole, des pouvoirs public et des citoyens, il est possible de maintenir et de renforcer le nombre de paysans de demain. Il faut pour cela mettre en place quelques règles et se donner les moyens de les appliquer.

Au travers les conférences, nous aurons la possibilité d’identifier les normes et les outils nécessaires à la réussite d’une installation agricole. L’accès à la terre, la formation, l’accueil d’un public non issu du monde paysan, l’atout des signes officiels de qualités, la relocalisation de la production et la souveraineté alimentaire, sont autant de sujets que nous pourrons traiter durant cette 20ème édition de Lurrama.