VIVRE ET SE NOURRIR D’AGRICULTURE PAYSANNE

Nous sommes toutes et tous concernés par l’agriculture à travers l’alimentation. Aujourd’hui, ce sujet vital est entre les mains des institutions et des groupes puissants de l’agroalimentaire, privant les citoyens de leur responsabilité collective sur leur propre alimentation. Individuellement cependant nous pouvons agir, nous tourner vers une alimentation saine, respectueuse de l’environnement et du paysan. Quel modèle peut permettre au paysan de vivre de son travail tout en nourrissant de façon saine et durable les citoyens ?

Nous pensons sincèrement que l’agriculture paysanne est une des réponses à cette question, qu’elle propose un cadre de réflexion et une démarche, qui peut permettre de trouver les adaptations locales permettant de faire face aux grands enjeux contemporains:

– nourrir une population de plus en plus nombreuse et de plus en plus urbaine ;

– préserver la fertilité des sols et limiter leur artificialisation ;

– économiser les ressources rares, à commencer par l’énergie et l’eau ;

– lutter contre la paupérisation de certains territoires et/ou de certaines populations ;

– conserver des cultures alimentaires diversifiées, adaptées aux terroirs ;

– faire face à une météo de plus en plus erratique et imprévisible ;

Nous affirmons que l’Agriculture Paysanne est un chemin sur lequel chacun, paysan, consommateur, décideur, peut choisir de s’engager, pour le bien de tous dans le respect du vivant.

  • Au niveau des paysans

– en choisissant de diversifier ses productions – par des assolements de longue durée, par la transformation et la vente directe de ses produits, par la création d’ateliers complémentaires… – plutôt que d’intensifier un système en mono-production ;

– en limitant la taille des troupeaux afin de conserver vivant le lien homme / animal, qui se construit dans l’observation et le respect mutuel ;

– en prenant en compte les relations entre la vie du sol et les plantes, visibles et moins visibles, spontanées et/ou induites par nos pratiques ;

– en conservant ou réimplantant des haies, abris pour les insectes pollinisateurs et les oiseaux ;

  • Au niveau des consommateurs

– en étant conscient que manger, c’est voter 3 fois par jour !

– en consommant de préférence des produits frais, de saison, de provenance proche ;

– en nouant des liens avec les producteurs ;

  • Au niveau des collectivités territoriales et des décideurs politiques

– en répartissant les moyens de productions entre de nombreuses petites exploitations sur tout le territoire, plutôt que favoriser la création de grosses unités industrialisées ;

– en orientant les aides publiques en direction du soutien au revenu des paysans producteurs des denrées alimentaires répondant aux besoins du territoire ;

– en soutenant la recherche en lutte biologique ;

– en accompagnant la conservation et la diffusion des semences et races locales, adaptées à la diversité des terroirs et plus résilientes que les hybrides modernes face aux défis climatiques ;

Depuis sa création en 2006, le salon Lurrama, impulsé par Euskal Herriko Laborantza Ganbara, se veut être l’espace de rencontres et d’échanges de l’agriculture paysanne au Pays basque.

Chaque année, nous mettons l’accent sur une thématique particulière, qui est abordée pendant les conférences et tables rondes. Pour 2024, il nous est apparu nécessaire de confronter le modèle agricole que nous défendons aux enjeux de l’alimentation, en cherchant à répondre à la question : quels sont les leviers et les moyens pour soutenir le développement d’un système agroalimentaire durable pour les écosystèmes, juste pour ceux qui nous nourrissent, offrant des aliments sains et accessibles pour tous, à l’heure du changement climatique ?